Comment guérir l'endométriose
- Le 26/11/2025
Qu’est-ce que l’endométriose ?
Le nom médical de la paroi interne de l'utérus est l'endomètre". Au cours des règles, la muqueuse utérine est éliminée par le vagin. En cas d'endométriose, des fragments d’endomètre se développent ailleurs que dans la paroi interne de l'utérus, ou cavité utérine. Ils peuvent ainsi apparaître sur les ovaires, ou parfois sur les trompes de Fallope, le vagin, le péritoine ou l'intestin. Ces implants peuvent provoquer des réactions inflammatoires chroniques qui aggravent les douleurs et peuvent conduire à des adhérences entre les organes.
Causes de l’endométriose
Les causes exactes ne sont pas encore totalement élucidées, mais plusieurs théories expliquent sa survenue :
- Menstruation rétrograde : ce phénomène survient lorsque le sang menstruel, contenant des cellules endométriales, remonte dans les trompes de Fallope et se déverse dans la cavité pelvienne au lieu d’être expulsé par le vagin. Les cellules peuvent s’implanter sur les organes voisins, comme les ovaires, les trompes ou le péritoine, et continuer à réagir aux cycles hormonaux. Ce phénomène est observé chez de nombreuses femmes, mais toutes ne développent pas d'endométriose, suggérant que d'autres facteurs sont impliqués.
- Facteurs génétiques : l’endométriose semble avoir une composante héréditaire. Les femmes ayant des membres de leur famille proches (mère, sœur) atteintes de cette maladie ont un risque plus élevé de la développer, suggérant l’implication de certains gènes. Des études sont en cours pour identifier les gènes responsables afin de mieux comprendre cette prédisposition.
- Dérèglement du système immunitaire : un système immunitaire affaibli ou dysfonctionnel pourrait ne pas éliminer efficacement les cellules endométriales présentes en dehors de l’utérus, permettant à ces dernières de s’implanter et de proliférer. Ce dysfonctionnement peut aussi favoriser les inflammations chroniques, accentuant les douleurs.
- Dysfonction hormonale : l'endométriose est fortement influencée par les hormones, en particulier les œstrogènes. Une production excessive ou une sensibilité accrue à cette hormone peut stimuler la croissance du tissu endométrial en dehors de l’utérus. Les perturbations hormonales peuvent être amplifiées par des facteurs environnementaux ou des habitudes de vie.
- Métaplasie cellulaire : certaines cellules présentes dans la cavité pelvienne pourraient se transformer spontanément en cellules endométriales sous l’influence d’hormones ou d’inflammations chroniques, même en l’absence de menstruation rétrograde. Cette théorie est encore débattue, mais elle pourrait expliquer des cas d'endométriose atypiques.
- Facteurs environnementaux : l’exposition à des substances chimiques, comme les dioxines ou les perturbateurs endocriniens, peut perturber l’équilibre hormonal et favoriser l’apparition de l’endométriose. Ces substances sont suspectées d’aggraver l’inflammation ou de stimuler la prolifération des cellules anormales. Les recherches sur le rôle de l'alimentation et des polluants dans l'apparition de l'endométriose progressent.
- Interventions chirurgicales : des opérations comme les césariennes ou les interventions gynécologiques pourraient permettre aux cellules endométriales de migrer vers des zones inhabituelles, favorisant leur implantation et leur développement sur les cicatrices chirurgicales. Des cas rares ont même été signalés après certaines interventions abdominales
Formes d'endométriose, péritonéale, profonde, digestive...
L’endométriose est une maladie qui est classée en fonction de sa localisation, de la quantité, de la profondeur et de la taille du tissu endométrial :
L’endométriose superficielle (dite aussi endométriose péritonéale) qui se manifeste par le développement de fragments d’endomètre à la surface du péritoine de façon spontanée (endométriose superficielle). Elle est souvent associée à des douleurs aiguës pendant les règles.
L’endométriose ovarienne, caractérisée par la présence d’un kyste endométriosique au niveau de l’ovaire. Ces kystes, appelés endométriomes, peuvent altérer la fertilité et provoquer des douleurs chroniques. Leur rupture peut entraîner des complications graves.
L’endométriose pelvienne profonde, qui se manifeste par des lésions d’endométriose situées à plus de 5 mm en dessous du péritoine (ligaments utérosacrés, cul-de-sac vaginal postérieur, intestin, vessie) Elle est souvent considérée comme l'une des formes les plus invalidantes de la maladie.
L’endométriose digestive se caractérise par les adhérences de fragments d’endomètre au niveau des intestins, du côlon et du rectum. Elle peut entraîner des troubles digestifs sévères, comme des occlusions intestinales.
Il peut y avoir des cas d'endométriose pulmonaire ou cérébrale, bien que ces localisations soient extrêmement rares. Elles restent mal comprises et nécessitent des investigations approfondies.
Symptômes : Comment savoir si on a l'endométriose ?
Voici les symptômes les plus fréquents de l’endométriose, mais les femmes présentent des signes cliniques différents, et certains cas d’endométriose sont totalement asymptomatiques :
Les douleurs de l’endométriose sont caractéristiques : il s’agit notamment de crampes menstruelles intenses ressenties dans l'abdomen et le bas du dos, appelées dysménorrhées. Ces douleurs peuvent être réfractaires aux traitements antalgiques classiques.
- Des douleurs ressenties lors des rapports sexuels.
- Un flux menstruel anormal (plus de 7 jours par exemple) et/ou abondant, le plus souvent dans le cadre d'une variante de l'endométriose appelée adénomyose ou endométriose interne à la paroi utérine.
- Une infertilité et la difficulté à tomber enceinte.
- Des mictions douloureuses pendant la période menstruelle.
- La difficulté d’aller à la selle lors du cycle menstruel.
Des troubles gastro-intestinaux et digestifs, tels que diarrhée, constipation et/ou nausées, qui restent inexpliqués par un trouble du système digestif. Ces symptômes, parfois confondus avec le syndrome de l'intestin irritable, compliquent encore le diagnostic.
Douleur endométriose
Les douleurs liées à l’endométriose sont souvent intenses et chroniques. Elles se manifestent principalement pendant les règles, sous forme de crampes pelviennes sévères qui peuvent s’étendre au dos et aux jambes. Elles peuvent également survenir en dehors des menstruations, au cours des rapports sexuels, des mictions ou des selles, en fonction de la localisation des lésions endométriosiques. La douleur est parfois si intense qu’elle limite les activités quotidiennes et professionnelles. Elle résulte de l’inflammation chronique causée par la présence de tissu endométrial en dehors de l’utérus et de la formation d’adhérences entre les organes. Cette douleur, souvent sous-estimée, a un impact physique, mais aussi psychologique, en favorisant l’épuisement, l’irritabilité et une détérioration du bien-être général.
Un traitement adapté et une prise en charge multidisciplinaire permettent de mieux gérer ces douleurs et de limiter leurs conséquences sur la vie des patientes.
Est ce que l'endométriose se soigne ?
Quel traitement pour l'endométriose ?
- L'obtention d'une absence de règles, appelée aussi aménorrhée, au long cours, est le traitement princeps (en première intention) de l'endométriose.
- L’endométriose peut bénéficier d’un traitement naturel : ainsi, chez de nombreuses femmes, les médecines douces, une alimentation équilibrée, des séances de relaxation, la pratique du yoga, des séances d’acupuncture, une prise en charge en ostéopathie, ou en kinésithérapie peuvent permettre d’atténuer les douleurs.
- Un traitement hormonal est envisagé quand les symptômes deviennent handicapants. Les femmes doivent alors prendre la pilule sans interruption (contraceptifs oraux) ou porter un stérilet hormonal, afin de ne plus sécréter d’œstrogène. D’autres femmes peuvent avoir recours à une cure de ménopause artificielle, dans le même objectif.
Est-ce que l'endométriose est une maladie grave ?